Si ce n’est une île     entité vagabonde

Va prévenir les abeilles dit-elle



Se sortir  du fond de la caye, c’est accomplir la démarche d’aller dehors, se tenir sur le pas de la porte pour prendre vent, pour « laisser parler le vent ». 

Lakouzémi     Monchoachi-> éloge de la servilité



Je m’appelle M L O K, la salamandre en tchèque, l’atelier est la chambre de la salamandre. J’ai dit et je redis j’écris moi qui n’écrit pas j’écris et parle une langue.

Elle dit se libérer des formes finies, elle réussit quelque chose qui devint impossible après, elle n’a plus pu garder le sommeil, elle lave ses pieds couvert de poussière, elle regarde ses doigt cernés d’encre noire , elle recherche les mots qui progressivement ont disparus du vocabulaire, une langue vers l’inconnue, la pensée a une présence, elle se livre à la houle, se renseigne sur les armes utilisées dans le monde, sur les guerres qui dévastent ce monde, elle découvre les puissances de la diagonale, de la tangente, elle fait l’éloge de la fuite, de l’affut, son projet, le terreau est  celui de parler une langue et par elle d’éprouver l’écoulement du temps, elle constate la disparition des corps, elle reconnaît son appartenance à la nuit, elle se souvient des photos ciels de dear, son amie, à perte de vue le ciel bleu gris, l’abondance des rayons de soleil.

Nous sommes dissimulées dans le vestibule, nous attendons ce qui vient de l’extérieur, mais pourquoi donc ? nous sommes éminemment montagne, nous sommes mère indépendante de la forme, trou dans le drap, matriz tâche sur la nappe, nous sommes apparition des anticorps, nous sommes bassines à terre, nous sommes arbre défleuri, nous sommes conques lumineuses, nous délaissons les trônes, les chariots, les charrues, nous revenons à houe, nous nous émerveillons devant l’iris jaune piqué dans tes cheveux aperçu sur le sentier aux fougères, nous savons vulnérables les eaux de surface, nous savons vulnérables les eaux souterraines, nous entassons les traineaux de bois, nous empilons les raquettes de neige, nous levons les mats sous l’étoile du matin.